Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/320

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1577. avait produit d’effroyables ouragans : pendant l’hiver, la fureur des vents enlevait les neiges et formait des tourbillons tels qu’on n’en avait jamais vus, de sorte que la Baltique était couverte de débris des vaisseaux submergés : les rivages et les grandes routes étaient bordés de cadavres humains engloutis dans les ondes, ou dans les neiges également orageuses : Guerre de Livonie. ce fut dans ce moment que cinquante mille russes, partis de Novgorod, s’avancèrent sur Revel. Les habitans de cette ville attendaient en vain des secours, par mer, de la Finlande, de la Suède et de Lubek ; les vaisseaux qui leur apportaient des vivres et des troupes avaient péri dans la tempête, ou, cédant à la violence des vents contraires, s’étaient vus forcés de retourner dans les ports d’où ils étaient partis. L’anxiété, la terreur régnaient dans Revel, et le roi de Suède écrivait à Jean, comme par ironie, qu’ils n’avaient réciproquement aucun motif pour se faire la guerre : la Suède, disait-il, a pris des arrangemens avec l’empereur d’Allemagne au sujet de la cession de Revel, et si vous ambitionnez la possession de cette ville, c’est à l’héritier de Maximilien qu’il faut vous adresser pour l’obtenir.

Cependant le courage des habitans de Revel