Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/327

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1577. il ne pouvait avoir oublié les bruits qui s’étaient répandus au sujet des secrètes intelligences de Magnus avec les grands de Pologne ; mais, dissimulant ses soupçons, il avait jusqu’alors gardé le silence. En apprenant la conduite de Magnus il frémit de colère, et se précipita sur Kokenhausen, où il fit mettre à mort cinquante Allemands de la troupe du traître et vendre tous les habitans comme esclaves : ensuite il écrivit la lettre suivante à son neveu. « À notre vassal le roi Magnus : Je t’ai permis, à ton départ de Pskof, d’occuper la seule ville de Venden… et toi, docile aux avis de gens mal intentionnés, ou entraîné par ta propre imprudence, tu élèves de ridicules prétentions. Oublies-tu que nous sommes près l’un de l’autre ? Il m’est facile de te mettre à la raison ; j’ai des soldats et du pain, il ne me faut rien de plus. Obéis sur-le-champ ! toutefois si tu n’es pas satisfait des villes que je t’ai données en partage, traverse la mer et retourne dans ton pays. Je puis aussi t’envoyer à Kazan. Quant à la Livonie, je saurai bien la faire évacuer sans ton entremise. » Alors, ayant expédié ses voïévodes sur Ascheraden, Lehnvard, Svanenbourg, Tirsen et Pebalghe, le tzar se reposa trois jours à Kokenhausen ; là, se livrant