Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/333

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rées 1577. en pleine rue, la ville était entourée de cadavres privés de sépulture. En un mot ce châtiment de Venden peut être classé au nombre des actes les plus atroces de la tyrannie de Jean. Il augmenta la haine que les Livoniens portaient aux Russes.

De Venden, le tzar marcha sur Ronnebourg, Triekau et Smilten, forteresses occupées par les Polonais : elles ne firent aucune résistance. Les chefs lui en ouvraient paisiblement les portes, satisfaits de la liberté qui leur était accordée de s’en retourner dans leur pays, sans armes et sans biens ; les Allemands, avec leurs familles, étaient faits prisonniers. Il ne restait plus qu’à s’emparer de Riga ; mais prévoyant que cette entreprise nécessiterait un siége difficile et sanglant, le tzar se hâta de revenir à Volmar, pour s’y réjouir du succès de ses armes. Il donna un grand banquet aux généraux de son armée, ainsi qu’aux prisonniers polonais de distinction rendus à la liberté. Le prince Alexandre Poloubensky fut particulièrement comblé de marques de bienveillance. Après leur avoir fait présent de pelleteries et de coupes d’or ou d’argent, il leur dit avec fierté : retournez auprès du roi Étienne ; persuadez-lui de conclure la paix avec moi aux conditions qu’il me plaira