Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/334

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1577. lui imposer, car mon bras est puissant, vous en avez eu la preuve ; qu’il l’apprenne aussi !…. Volmar ranima dans l’âme de Jean le souvenir du déserteur Kourbsky ; Lettre à Kourbsky. il lui écrivit une lettre qu’il chargea Poloubensky de lui faire parvenir ; elle était ainsi conçue : « Nous, grand souverain de toute la Russie, à notre ci-devant boyard. Que l’humilité soit dans mon cœur ainsi que dans mes paroles. Je connais mes iniquités ; mais la miséricorde divine est infinie ; c’est elle qui me sauvera, selon cette expression de l’Évangile : le Seigneur se réjouit à la vue d’un pécheur repentant, plus qu’à celle de dix justes. Cet abîme de bonté engloutira les péchés d’un tyran, d’un adultère ! Je ne me vante pas de ma gloire : cette gloire n’est pas à moi, mais à Dieu seul…… Voyez, prince, l’effet des volontés du Très-Haut et nos destinées respectives ; vous autres amis d’Adaschef et de Sylvestre, vous avez voulu régner sur mes États…… où ètes-vous aujourd’hui ? Rabaissés par la suprême justice, transportés de rage, vous avez proclamé partout qu’il n’existait plus d’hommes de mérite en Russie ; que, privée de vous, elle se trouverait sans force, sans appui. Cependant vous avez disparu, et les remparts des Germains sont tom-