Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1577. justice…… Mais je ne veux pas devenir diffus et ce que je viens de dire est suffisant. Admire la providence divine ! rentre en toi-même, réfléchis sur tes actions ! Ce n’est pas l’orgueil qui me porte à t’écrire ; c’est la charité chrétienne, afin que ce souvenir serve à te corriger et que tu sauves ton âme. » Certainement cette prétendue humilité ne pouvait ni corriger, ni tromper le traître ; mais elle était de nature à rouvrir la plaie de son cœur : c’était là le but du vindicatif monarque. Kourbsky, également avide de vengeance, attendait, pour lui répondre, un moment favorable et ce moment allait arriver.

Jusqu’à présent nous avons vu le tzar s’emparer de ce qui lui convenait ; exercer, sans obstacle, sa cruauté sur la Livonie ; se riant de la faiblesse de ses ennemis ; pensant avec orgueil à la terreur, au désespoir des rois de Suède et de Pologne ; il croyait que tout était décidé par le triomphe de ses armes et qu’il ne restait plus qu’à consentir un traité du fort avec les faibles. Ayant donc détaché une partie de sa cavalerie sur Revel, pour dévaster de nouveau les possessions suédoises, il répartit son armée dans différentes villes, en confia le commandement général à Siméon, prince de Tver, à Jean