Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/338

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1577. de mes pères, véritablement chrétienne, selon la doctrine de l’apôtre saint Paul, de même que les bons Moscovites. Je suis leur tzar naturel, titre que je n’ai ni recherché, ni acheté, et mon tzar est Jésus-Christ. Jean quitta Dorpat pour se rendre à Pskof, où il passa en revue tous les prisonniers livoniens. Quelques-uns obtinrent leur liberté ; d’autres furent expédiés à Moscou, chargés de fers : ensuite, comme s’il eût été fatigué de ses grands exploits, il se hâta d’aller prendre du repos dans la solitude d’Alexandrovsky.

Nous sommes arrivés au terme de nos succès militaires en Livonie. Bien que d’une faible importance pour la postérité, à cette époque ils n’en étaient pas moins brillans et glorieux pour les Russes, qui se vantaient de la prise de vingt-sept villes en deux ou trois mois. Nous verrons bientôt, par un fatal revers du destin, les infortunes de la patrie et la honte du tzar !… Nous acquerrons une nouvelle preuve que la lâcheté est naturelle à un tyran ; les coups du sort sont pour lui un châtiment plutôt qu’une épreuve et son cœur est aussi incapable de s’abandonner à la providence que de se confier au dévouement de la nation qu’il gouverne !…. Mais avant de décrire une guerre, dont les fastes de la Russie