Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/345

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1577. la Kola ; en un mot, il les instruisit, leur fit du bien à l’exemple de Saint-Étienne de Perme, et vit, avec attendrissement, le zèle que ces gens simples et débonnaires témoignaient pour la vraie religion. En 1560, il fit, d’après les ordres de Jean, un voyage à Constantinople et lui apporta, de la part du clergé grec de cette métropole, la bénédiction sur sa dignité de tzar, avec l’ancien livre du sacre des empereurs de Byzance. Il se fixa ensuite à Vologda, dans le monastère de Saint-Dmitri de Prilouki, et, malgré son âge avancé, il allait souvent visiter son couvent chéri sur les bords de la Kola, ainsi que ses néophytes lapons. Pour passer d’un désert à l’autre, il voyageait par eau en été, et avec un atelage de rennes en hiver ; partout il était accueilli avec des témoignages d’amour pour sa personne, avec attention et respect pour sa doctrine. Généralement estimé des Russes et du tzar lui-même, Théodorite attira sur lui la colère de son souverain par son attachement au prince Kourbsky, dont ce zélé pasteur avait été le confesseur. Il eut le courage de rappeler à Jean la déplorable destinée de cet illustre fugitif, aussi malheureux que coupable. Il osa parler de pardon !… Suivant quelques rapports, Théodorite fut noyé dans une rivière. D’autres assurent que,