Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/518

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1584. fils de Koutchoum ; mais l’hetman, rigide observateur des lois de la chasteté, ordonna à la vierge des déserts d’éloigner de lui la séduction de ses attraits et de son innocence. Près de l’embouchure de l’Ischim, il s’éleva entre les soldats d’Iermak et les farouches habitans de ce misérable pays, une querelle sanglante, dans laquelle cinq de ses intrépides cosaques perdirent la vie. On célèbre encore aujourd’hui leur mémoire dans les chansons mélancoliques de la Sibérie. La petite ville de Tachatkan tomba aussi au pouvoir des Russes ; leur chef ne jugea pas à propos d’attaquer une place plus importante, fondée par Koutchoum sur les bords du lac Aoussaklou. Il pénétra jusqu’à la rivière de Chische, où commencent les déserts ; imposa des tributs à cette nouvelle conquête, et revint apporter à Isker des dépouilles qui devaient être ses derniers trophées !

La domination des Cosaques, établie depuis deux ans sur la Sibérie, leur avait donné les moyens d’ouvrir un négoce avantageux avec les contrées les plus éloignées de l’Asie, célèbres, de temps immémorial, par leurs richesses et leur commerce florissant. Déjà les caravanes de Boukharie se rendaient à Isker, en côtoyant le lac Aral, à travers les déserts de Kirghis-Kaïs-