Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/521

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ment 1584. échappèrent au massacre. L’un s’enfuit à Isker ; le second, qui était Iermak lui-même, réveillé par le cliquetis des armes, par les cris des mourans, se lève et voit la mort devant lui. Il parvient cependant encore à repousser ses assassins à coups de sabre, et s’élance dans les ondes profondes et orageuses de l’Irtisch : Mort d’Iermak. mais, entraîné sous les flots par le poids de la cuirasse de fer qu’il avait reçue du tzar, il se noie avant d’atteindre ses bateaux…… Déplorable fin pour un conquérant, car il pouvait penser qu’il perdait sa gloire avec la vie ! Non, les eaux de l’Irtisch ne l’ont point engloutie ! La reconnaissance de la Russie, les pages de l’histoire, les annales de l’Église, garantissent à Iermak un éternel souvenir !

Ce héros, dont les hauts faits avaient effacé depuis long-temps l’épithète de brigand jointe à son nom, périt d’une mort prématurée : toutefois il avait eu le temps de terminer son principal ouvrage. En égorgeant quarante-neuf cosaques plongés dans le sommeil, Koutchoum ne put ôter le royaume de Sibérie à la puissance qui l’avait rangé pour jamais au nombre de ses domaines. Les contemporains et la postérité ont laissé à Iermak toute la gloire de cette conquête. Ses exploits sont célébrés non-seulement dans