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1563. Sans entrer en explications au sujet des ancêtres de Rurik, les envoyés du roi ne voulurent point consentir à la cession de Polotsk et quittèrent Moscou le 9 du mois de janvier.

1564. Aussitôt, les voïévodes moscovites se mirent en campagne. Sorti de Polotsk, Schouïsky combina ses opérations contre la Pologne avec les princes Sérébrianoï-Obolensky, arrivés à Viazma, et tous reçurent du tzar l’ordre de se réunir à Orscha, pour marcher ensuite sur Minsk et Novogrodok, en Pologne : il avait lui-même déterminé les campemens, tracé tous les mouvemens de l’armée ; mais, par une singulière fatalité, Schouïsky, cet illustre conquérant de Dorpat, prince célèbre par ses exploits autant que par son humanité, commit la plus étonnante imprudence, comme si tout à coup il eût été aveuglé par la fortune. Il marchait, sans précautions, à la tête des troupes, dont les armes et les bagages suivaient l’armée dans des traîneaux : point d’avant-garde ! personne qui songeât à l’ennemi ! tandis que Radzivil, voïévode de Troïsk, campé près de Vitebsk avec la garde du roi et l’élite des troupes polonaises, avait de nombreux espions et des rapports exacts sur la situation de ses ennemis. Arrivé aux environs d’Orscha, dans une position resserrée et