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de son frère ; en s’engageant par serment à ne plus songer à la couronne de Pologne, et à vivre désormais en paix avec cette puissance. « Vous entamez de grandes affaires, mais vous ne les terminez pas, écrivit Boris Godounoff au ministère Autrichien (90), à cause de vous, notre Souverain n’a voulu écouter aucunes propositions amicales de la part ni du Sultan, ni du Khan ; c’est encore à cause de vous, que nous sommes en froideur avec eux et avec la Lithuanie ; et vous, sans songer à l’honneur, vous faites la paix avec le Sultan et avec Sigismond ». En un mot nous perdions notre temps et notre argent avec l’Autriche, sans en retirer aucun avantage.

Un barbare, le nouveau Khan de Crimée, le prince Kazi-Ghireï, successeur de son frère Islam, mort en 1588, agissait d’une manière beaucoup plus conforme à notre politique. Étant arrivé de Constantinople avec un Firman du Sultan et trois cents janissaires, pour régner sur des camps ruinés (91), il vit la nécessité de les rétablir, c’est-à-dire, de chercher à faire du butin, ne connaissant d’autre indus-