Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/155

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Novgorod, à Pskoff, aux villes de la province de Seversk, toutefois il ne voulait point faire la paix sans avoir obtenu Smolensk. Mais les Boyards de Moscou ne cessaient de répéter : « Nous ne vous donnerons seulement pas un seul village du district de Smolensk ». Pendant plus de deux mois, les deux partis parlèrent beaucoup des avantages d’une étroite alliance entre toutes les puissances européennes. Les Boyards représentaient avec chaleur aux Seigneurs Lithuaniens, que le Roi sans doute ne désirait point sincèrement cette alliance, puisqu’il sollicitait en même temps (comme nous le savions) celle du Sultan ; ils ajoutaient que Sigismond aurait le sort de Bathori qui n’avait recueilli que l’humiliation et la honte de son dévouement à l’orgueil Ottoman. En effet, Bathori avait cru complaire à Amurat, par l’assassinat de Padkova, le plus illustre des guerriers de Lithuanie, mais n’y avait pas réussi. Jusqu’à sa mort il avait tremblé devant la colère du Sultan, et lui avait payé tribut comme un esclave ; les Boyards rappelaient également que la Russie seule, qui sentait sa dignité et avait refusé