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ambassadeurs de Fédor, Soltikoff et Tatistcheff (163), par les retards qu’on leur faisait éprouver dans leur voyage à Varsovie ; on les irritait par des insultes ; on les privait de toutes les commodités de la vie, même du nécessaire, au point que, dans leur indignation, ils offrirent au lieu d’argent, aux fonctionnaires du Roi, cinquante vases précieux, pour obtenir de la nourriture pour leurs serviteurs qui mouraient de faim. À quelque temps de là, Sigismond, ayant appris que le Khan s’était enfui de Russie, confirma la convention de Moscou, mais en obligeant nos Ambassadeurs à y ajouter une nouvelle clause, qui défendait au Tsar et à la Lithuanie de songer à la conquête de Narva, pendant l’espace de douze ans. Ce fut en baisant la Croix qu’il dit à Soltikoff : « Nous serons en paix avec le Tsar jusqu’à sa première attaque contre la Suède, car le fils doit prendre le parti de son père ». Cette menace ne sauva pourtant pas les possessions Suédoises de leur ruine.

1592—1596. Pendant l’hiver de 1592, le Tsar envoya les Voïévodes les plus illustres, le prince Mstislafsky et Troubetskoï, deux Godounoff, Ivan