Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/231

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méchans qui voulaient les brouiller. L’envoyé de Crimée apprit confidentiellement au Régent, que le Khan, connaissant l’intention du Sultan de donner un autre maître à la Tauride, était décidé à abandonner les Turcs, à se réunir de toute son âme au Tsar, à faire sortir tous ses camps de la presqu’ile, à dévaster la Crimée, à fonder pour lui-même un nouvel état et une forteresse, sur les bords du Dniéper auprès du passage de Kochkin, afin de servir à la Russie de barrière insurmontable et d’épouvantail contre les Ottomans (171). Kazi-Ghiréi demandait seulement que Fédor lui donnât de l’argent pour la construction de cette forteresse, et que pour preuve de son amitié, et comme arrhes des importans services qu’il rendrait à l’avenir, le Khan s’engageait à aller de nouveau ravager la Lithuanie. Il nous trompait comme à son ordinaire ; mais nous n’étions pas ses dupes. Nous envoyâmes un courrier en Tauride, en lui répondant que nous oublierions tous ses outrages, s’il voulait être franc dans sa réconciliation avec nous ; que l’amitié du grand Monarque chrétien était, même pour un mu-