Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/239

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ciliables de ceux de la Russie, ils avaient des droits à l’indulgence du Tsar.

N’ayant point réussi dans notre projet de maîtriser le Khan par l’entremise de la Turquie, nous y parvîmmes sans elle et par nos propres moyens. Nous le désarmâmes, moins par nos complaisances et nos négociations, que par des mesures sages, prises pour la défense des possessions méridionales de la Russie. Ayant renouvelé l’ancienne ville de Koursk déserte depuis long-temps (173), Construction de villes. et construit les forteresses de Livna, Kroma et Voronège, le Tsar, en 1593, ordonna d’en bâtir encore de nouvelles sur toutes les routes des Tatares, depuis le Donetz jusqu’aux bords de l’Oka, telles que Bielgorod, Oskol et Valouïka, et de les peupler de soldats, de Streletz et de Cosaques, ensorte qu’il devint difficile aux brigands de Crimée de tourner ces forteresses d’où, pendant l’été, il sortait sans cesse des détachemens de cavalerie pour les observer, et où le bruit continuel du canon les tenait en respect. Le Tsar, ayant le glaive dans une main, de l’or dans l’autre, faisait dire au Khan : « Le Pape, l’Empereur, les rois d’Espagne,