Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/380

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principaux livres de la religion Latine. Il prêchait lui-même avec un zèle qui entraina beaucoup de gentilshommes Lithuaniens. Ceux-ci commencèrent à parler de la réunion des deux Églises, et à favoriser celle d’Occident, écoutant moins en cela leur conscience que des intérêts mondains ; car nos coréligionnaires en Lithuanie, sans qu’on eut égard à leurs droits et à leurs libertés confirmés par les Lois et les Diètes, étaient obligés, partout et toujours, de céder le pas aux catholiques ; ils étaient même souvent opprimés ; ils se plaignaient, et n’obtenaient point de satisfaction. Il y avait de l’agitation dans les esprits, et même parmi les principaux dignitaires ecclésiastiques ; car le Pape et Sigismond III, suivant les conseils du jésuite Antoine, leur offraient, d’un côté, des avantages, des honneurs et des revenus nouveaux ; et de l’autre, leur représentait l’abaissement de l’Église de Byzance sous le joug Ottoman. Ils ne menaçaient point de violence et de persécution ; cependant, en louant le bonheur qui résultait de l’uniformité de la religion dans un État,