Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/92

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kal, songeait à nous trahir, et se concertait secrètement avec son beau-père, les Nogais et les perfides princes Tcherkesses, pour s’emparer d’Astrakhan et livrer cette ville au Sultan. Alexandre conjura le Tsar de ne pas se fier aux Mahométans, en ajoutant que s’il arrivait quelque chose à Astrakhan, il abandonnerait son misérable Royaume et s’enfuirait là où ses yeux le conduiraient. Mais le prince Zvénigorodsky le calma. « Nous ne perdrons pas de vue Mourat, lui dit-il, et nous avons des ôtages de tous les princes Nogais. Le Sultan et le Khan ont déjà honteusement fui, en 1569, devant Astrakhan, ville maintenant encore mieux fortifiée et qui est remplie de soldats. La Russie sait se défendre et défend les siens ». Cependant, en nous occupant de la sûreté politique de l’Ibérie, nous y répandions aussi les bienfaisantes lumières de la religion : on y envoya des prêtres éclairés pour réformer les usages de son Église, et des peintres pour orner ses temples de saintes images. Alexandre répétait avec attendrissement, que la lettre de grâce du Tsar était tombée, pour lui, du ciel et l’avait tiré des