Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/96

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que notre armée était sur le Térek, et coupait à celle du Sultan la route de la mer Noire vers les possessions de la Perse ; qu’une autre, plus nombreuse, était à Astrakhan ; qu’Amurat avait déjà ordonné à ses Pachas de marcher vers la mer Caspienne, mais qu’il les avait retenus, lorsqu’il avait eu connaissance des nouveaux forts que les Russes avaient élevés dans ces contrées dangereuses, et de la réunion de tous les Princes Tcherkesses et Nogais prêts à se rallier et à marcher contre les Turcs sous les drapeaux Moscovites. On congédia ainsi ces Ambassadeurs, en leur disant qu’ils seraient suivis par ceux que nous devions envoyer au Schah ; mais ils n’avaient pas encore eu le temps de partir, qu’on apprit à Moscou la nouvelle qu’Abbas venait de conclure la paix avec le Sultan.

C’est ainsi que, pendant les premières années du règne de Fédor ou de la puissance de Godounoff, agissait au dehors la politique pacifique et ambitieuse de la Russie ; politique qui n’était ni sans finesse ni sans succès ; montrant plus de prudence que de hardiesse, et employant habilement tour à tour la menace,