Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/118

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Cet important projet ne s’exécuta pas ; le Tsar trouva une trop forte opposition dans le Clergé, qui lui représenta que l’unité de la religion et de la langue était indispensable à la prospérité de la Russie, parce que la différence des langages pouvait amener dans les idées une diversité dangereuse pour l’Église (97), et que, dans tous les cas, il n’était point prudent de confier l’éducation de la jeunesse à des Catholiques et à des Luthériens. Mais le Tsar, en renonçant à établir des universités en Russie, envoya toutefois dix-huit jeunes gens Boyards à Londres, à Lubeck et en France, pour y apprendre les langues étrangères ; suivant en cela l’exemple de quelques jeunes anglais et français qui vinrent alors à Moscou, s’instruire dans la langue russe. Ayant compris cette grande vérité que, la civilisation fait la force des empires, et voyant la supériorité réelle des autres européens, Boris appela auprès de lui, d’Angleterre, de Hollande et d’Allemagne, non seulement des chirurgiens, des artistes et des artisans, mais même des officiers pour entrer à son service. C’est ainsi que notre envoyé à Londres, Mikoulin, dit à trois