Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/15

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dié un courrier auprès du Khan avec une lettre amicale. Le 1er. avril il apprit par le rapport du Voïévode d’Oskol (6), qu’un prisonnier fait par les cosaques, dans les stèpes du Donetz, sur une troupe de brigands de la Crimée, parlait de l’intention de Kazi-Ghiréï d’envahir les frontières de la Russie, avec toute sa horde et avec sept mille soldats du Sultan. Boris parut ne pas douter de la vérité d’une nouvelle aussi peu authentique, et résolut, sans perdre un seul instant, de porter toutes ses forces sur les bords de l’Oka. Il écrivit aux Voïévodes, des lettres persuasives et flatteuses, les exhortant à déployer tout leur zèle dans le danger qui menaçait son règne, et à prouver ainsi, leur dévouement pour lui et pour la Russie. Cet appel produisit un effet extraordinaire ; il n’y eut ni désobéissance, ni retard ; tous les enfans Boyards de tout âge s’empressèrent de monter à cheval, et les milices des villes et des villages se hâtèrent de se rendre aux lieux indiqués pour les rassemblemens. On établit le camp principal à Serpoukhoff, l’aile droite à Alexin, la gauche à Kachir,