Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/173

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prévu cette circonstance (156). Vichnevetsky, étonné et incertain, voulait encore douter ; mais il fut convaincu, lorsque l’imposteur, accusant l’indiscrétion du Jésuite, découvrit sa poitrine, et lui montra une croix d’or ornée de pierres précieuses, qu’il avait probablement volée quelque part ; et qu’il déclara, les larmes aux yeux, lui avoir été donnée par son parrain, le prince Ivan-Mstislafsky (157).

Le Seigneur Lithuanien était au comble de la joie ; quelle gloire il allait acquérir, lorsqu’il verrait son serviteur sur le trône de Moscou ! Il n’épargna rien pour relever le prétendu Dmitri du lit de mort, et dans le court espace de sa feinte convalescence, il lui prépara une habitation magnifique, un service pompeux, de riches vêtemens, et il eut le soin de répandre dans toute la Lithuanie, la manière miraculeuse dont le fils d’Ivan avait été sauvé ; Le frère du prince Adam, Constantin Vichnevestky et le beau-père de ce dernier, Iouri Mnichek, voïévode de Sendomir, prirent la plus vive part au sort de celui qu’ils croyaient un illustre exilé ; pleins de foi dans le rouleau qu’on avait trouvé, et trompés par