Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Trahison de Galitzin et de Soltikoff. Galitzin, son frère le prince Ivan et Michel Soltikoff (229) qui, comme lui n’ayant ni conscience ni pudeur, voulurent être favoris sous le nouveau règne. Mais les scélérats même cherchent des prétextes plausibles dans leurs trames ; se trompant mutuellement, ils feignaient de reconnaître dans le faux Dmitri les témoignages de sa haute naissance (230), les vertus souveraines et les qualités d’une âme élevée. Ils s’étonnaient de sa destinée miraculeuse signalée par le doigt de Dieu ; ils ravalaient le règne des Godounoff, comme résultat de la ruse et du crime ; ils déploraient les maux d’une guerre intestine et sanglante, qui était inévitable pour conserver la couronne sur la tête du jeune Fédor ; ils voyaient enfin dans le triomphe de l’Imposteur, l’avantage, la tranquillité et le bonheur de la Russie. Ils convinrent de la trahison et se hâtèrent de l’accomplir. Pendant quelques jours ils conspirèrent encore en secret, cherchant à augmenter le nombre de leurs complices actifs, parmi lesquels se distinguaient par leur zèle, les enfans Boyards des villes de Rézan (231), Toula, Kachir et Alexin. Ils appaisaient les