Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/256

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parts de la forteresse ceux qui avaient été leurs ennemis ; le prince Ivan Galitzin se hâta de se rendre à Poutivle, non plus auprès du Tsarévitche, mais auprès du Tsar (235) avec la soumission de l’Armée et le prisonnier Ivan Godounoff comme un otage de fidélité.

Le faux Dmitri eut besoin d’une force d’âme surnaturelle pour cacher l’excès de sa joie ; il était assis fièrement et avec dignité sur le trône, lorsque Galitzin, accompagné d’une quantité de fonctionnaires et de nobles (236), se prosterna humblement devant lui, et avec l’air d’un profond respect, lui dit : « Fils d’Ivan, l’armée te remet le sceptre de Russie et compte sur ta clémence ; séduits par Boris, nous nous sommes long-temps opposés à notre Souverain légitime, mais ayant maintenant appris la vérité, nous t’avons prêté serment à l’unanimité. Monte sur le trône de ton père, règne avec bonheur et long-temps ; tes ennemis, les créatures de Boris, sont dans les fers. Si Moscou ose être rebelle, nous la réduirons. Viens avec nous dans la Capitale, pour t’y faire couronner ». Dans ce même instant,