Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/282

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Boyards ou Princes, suivis par les Lithuaniens, les Allemands, les Cosaques et les Streletz. Toutes les cloches de Moscou sonnaient. Les rues étaient remplies d’une foule innombrable ; les toits des maisons et des églises, les tours et les murailles étaient également couverts de spectateurs. En apercevant le faux Dmitri, le peuple se prosternait en s’écriant : « Vive notre père, le souverain et grand-duc Dmitri, fils d’Ivan ; Dieu l’a sauvé pour notre bonheur ! Poursuis ta course radieuse, ô toi soleil de la Russie ! »

Le faux Dmitri répondait par des paroles de bienveillance, en les appelant tous ses fidèles sujets ; il leur ordonnait de se lever et de prier Dieu pour lui ; mais, malgré toutes ces démonstrations, il ne croyait pas encore à la sincérité des Moscovites. Des officiers dévoués parcouraient à cheval les rues, et lui rapportaient continuellement tous les mouvemens du peuple : Le calme et la joie régnaient partout. Mais tout à coup, au moment où le nouveau Tsar, après avoir passé le pont volant et la porte de la Moskva, parvint sur la place, il s’éleva un ouragan si vio-