Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/298

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il donna la plus belle maison dans l’enceinte sacrée du Kremlin, en leur permettant de célébrer la messe latine. Passionné pour les usages étrangers, il ne songeait point, dans sa légèreté, à suivre ceux des Russes. Il désirait ressembler en tout à un Polonais, par son habillement, sa coiffure, sa démarche et ses gestes (269). Il mangeait du veau, dont la chair, en Russie, était considérée comme un mêts impur ; il ne pouvait souffrir les bains, et ne dormait jamais après dîner, ce que faisaient, depuis les temps les plus reculés, tous les Russes, depuis le Souverain jusqu’au bourgeois ; mais il aimait à employer ce temps à la promenade. Il sortait à la dérobée du palais, seul, ou avec un compagnon, et courait de place en place ; visitant les joailliers, les peintres et d’autres artistes. Les Fonctionnaires de la Couronne, ne sachant où était le Tsar, le cherchaient avec inquiétude et le demandaient dans toutes les rues, ce qui étonnait les Moscovites qui, jusqu’alors, n’avaient vu leurs Souverains qu’environnés de tout l’éclat du trône, et suivis par la foule des principaux Dignitaires.

Tous les plaisirs, toutes les inclinations