Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/317

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d’Autriche. Cependant le Pape devait avoir peu de confiance dans le dévoûment de l’Imposteur à l’Église latine, voyant combien il évitait, dans ses lettres, toute expression positive sur la religion. Il paraît que son zèle, à rendre les Russes papistes, s’était bien ralenti ; car malgré l’inconséquence qui lui était naturelle, il comprenait le danger d’un projet aussi absurde, et il est douteux qu’il eût voulu le mettre à exécution, si même il avait régné plus long-temps.

Bientôt le principal bienfaiteur du faux Dmitri, le rusé Sigismond, s’aperçut également que la fortune et l’éclat du trône avaient changé celui qui naguère baisait sa main avec transport, et gardait, devant lui, le silence respectueux d’un humble esclave. Ce prince, premier auteur des succès de l’Aventurier, qu’il avait honoré comme le fils des Tsars, à qui il avait donné de l’argent, des troupes, et procuré par là la confiance des habitans de Séversk, devait naturellement s’attendre à sa reconnaissance ; et lorsqu’il fit complimenter le nouveau Tsar (293), par son secrétaire Gossevsky, il eut l’indiscrétion d’exiger que le faux Dmitri lui