Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/348

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solation de la Russie et de toute la chrétienté. Tes brillantes qualités me sont déjà connues ; je t’ai vu intrépide dans la chaleur des combats, bravant les fatigues, et insensible au froid rigoureux de l’hiver… Tu te signalais dans les camps, alors même que les animaux féroces du Nord se cachaient dans leurs tanières. L’Histoire et la poésie célébreront à l’envi, ta vaillance, et tant d’autres vertus que tu dois te hâter de développer aux yeux du monde ! Mais moi je dois principalement louer la haute faveur que tu m’accordes ; la récompense généreuse que tu donnes à l’amitié que je t’ai d’abord portée, et qui a devancé tes honneurs et ta gloire. Tu partages ta grandeur avec ma fille ; sachant apprécier son éducation morale et les prérogatives que lui donne sa naissance, dans un état libre où la noblesse a tant d’éclat et de force : mais ce que tu estimes davantage encore en elle, c’est la vertu, véritable ornement de l’humanité » !

Le faux Dmitri écouta ce discours avec une apparence de sensibilité, essuyant à chaque instant ses yeux avec son mouchoir, mais