Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/354

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pes de timballiers, dont les bruyans instruments étaient insupportables à l’oreille. À son entrée sous la porte de Spasky, les musiciens Polonais jouèrent leur air national : Pour toujours dans le bonheur comme dans le malheur (332). Le char s’arrêta an Kremlin, près du couvent des Vierges. Là, la fiancée fut reçue par la Tsarine religieuse ; elle y vit le faux Dmitri, et y demeura jusqu’à son mariage, retardé de six jours à cause de quelques préparatifs.

Mécontentement des habitans de Moscou. Cependant Moscou était dans l’agitation : on avait logé Mnichek au Kremlin, dans la maison de Boris (333) ; séjour du régicide ! On prit, pour ses compagnons, les plus belles maisons de Kitaï et de Bielgorod ; et pour les y établir, on en chassa les propriétaires, non seulement les marchands, les Gentilshommes, les Diaks et les Ecclésiastiques, mais aussi les principaux Dignitaires et même les Nagoï, prétendus parens du Tsar (334). Il s’éleva alors des cris et des plaintes de toutes parts. En même temps les Russes voyant des milliers d’hôtes, non invités et armés de pied en cap, retirer encore de leurs charriots