Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/397

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Tsar ? Lorsqu’elle apprit enfin la mort de son époux, elle perdit la tête, et courut dans le vestibule ; le peuple la rencontra, et, sans la reconnaître, la fit tomber au bas de l’escalier ; Marine se releva et retourna dans ses appartemens, où sa première dame-d’honneur, qui était Polonaise, et les autres dames l’attendaient, et où un serviteur fidèle, nommé Osmoulski, se tenait à la porte, armé d’un cimeterre. Les soldats et les bourgeois enfoncèrent la porte, massacrèrent le gardien, et Marine aurait perdu la vie ou l’honneur, si les Boyards n’étaient arrivés à temps pour chasser ces furieux. Ils mirent les scellés sur tout ce qui appartenait à la Tsarine, et lui donnèrent une sauve-garde (388) ; mais ils ne purent ou ne voulurent pas arrêter le carnage : Il ne faisait que commencer !

Massacres. Dès le premier coup de tocsin, les soldats avaient entouré les maisons des Polonais, et barricadé les rues et les portes. Les Seigneurs Polonais dormaient si profondément, que leurs serviteurs purent à peine les réveiller, même le Voïévode de Sendomir, qui mieux que beaucoup d’autres, avait prévu le danger