Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/416

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et qu’il suivit le Tsarévitche dans un couvent isolé, situé sur les bords de la mer Glaciale. D’autres encore écrivent que la Tsarine elle-même, soupçonnant les horribles desseins de Boris, à l’égard de son fils, avait, à l’aide de son maître d’hôtel, étranger natif de Cologne, éloigné secrètement Dmitri, et qu’elle avait pris à sa place, le fils d’un prêtre (401).

Tous ces contes ne sont fondés que sur la supposition que le meurtre fût commis pendant la nuit ; ce qui aurait empêché les scélérats de reconnaître leur victime ; et même dans ce cas, est-il vraisemblable que les serviteurs de la Tsarine, sans parler d’elle-même, et des habitans d’Ouglitche, qui avaient souvent vu Dmitri à l’église (402), se fussent trompés sur celui qui avait été tué, et dont le corps resta, pendant cinq jours, exposé à leurs regards ? Mais le Tsarévitche avait été assassiné au milieu du jour, et par qui ? Par des scélérats qui habitaient le palais, et ne perdaient pas de vue l’enfant infortuné. Qui le livra à ces bourreaux ? Une femme qui l’avait soigné dès sa naissance. Depuis le berceau jusqu’à la tombe, Dmitri avait été au pouvoir de Go-