Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/88

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serai fidèle à ma parole et je mériterai la faveur du Souverain de la Russie, mieux qu’Alexandre et que Iouri. Je lui suis très-reconnaissant pour les forteresses qu’il a fait construire dans le pays du Schavkal, et bientôt j’enverrai de riches présens à Moscou ». Mais ce n’était point des tapis et des étoffes que Tatistcheff désirait : il voulait la sujétion et l’obéissance. Il exigea donc que Constantin prêtât serment de fidélité à la Russie, et il chercha à lui prouver que ce n’était qu’un Prince chrétien qui pourrait être Tsar d’Ibérie. Constantin lui répondit que pendant quelque temps, il resterait musulman et sujet du Schah ; mais qu’il serait le défenseur des Chrétiens et l’ami de la Russie, et il ajouta en terminant : « Où donc est votre appui pour y recourir en cas de besoin » ?

C’est ainsi que Tatistcheff fut obligé de quitter Zagem, après avoir déclaré solennellement que Boris ne cédait point l’Ibérie au Schah, et qu’Abbas, ayant arbitrairement fait périr Alexandre par la main de Constantin, avait rompu l’heureuse amitié qui jusqu’alors avait existé entre la Perse et la Russie. Telles