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faire remarquer, depuis son enfance, les jours de rêveries succédaient chez Aurore Dupin aux accès de folle gaieté. À partir de 1821, dans les entr’actes de ses périodes de contemplation et d’aspirations vers l’idéal et la vérité, Aurore, tantôt savourait la vie en artiste, courant à travers champs et jouissant de sa liberté au milieu de la nature, tantôt entrait en révolte ouverte contre la société et le monde entier. Son amitié pour Zoé et son amour pour de Sèze — ces six années si calmes en apparence, si remplies par la vie intense de l’âme — furent encore une époque vouée aux recherches mi-mystiques, mi-poétiques, d’une vérité nouvelle, devant succéder aux croyances d’autrefois, aux rêveries enfantines. Les années 1830, 1831, 1832, et le commencement de 1833, apparaissent comme des années de protestation et de révolte par excellence. Les premières œuvres de George Sand, à commencer par la Prima Donna jusqu’à Lélia, portent l’empreinte évidente tant de ses rêveries poétiques et de ses recherches passionnées de la vérité pendant sa vie calme à Nohant, que de ses révoltes contre la société, ses institutions et ses abus.

Examinons sommairement ses contes, nouvelles et romans en passant Rose et Blanche dont nous avons déjà parlé antérieurement, car cette œuvre ne peut être considérée comme sortie exclusivement de la plume de George Sand. Nous avons devant nous — La Prima Donna, la Fille d’Albano, Indiana, Melchior, la Marquise, Valentine, le Toast, un petit poème La reine Mab et le roman Pauline, paru beaucoup plus tard, mais écrit immédiatement après Indiana[1], George Sand a essayé dans les préfaces de plusieurs de ses œuvres et dans la douzième Lettre

  1. Pour tout ce qui concerne les dates de publication des œuvres de George Sand nous avons consulté la rarissime brochure : « Étude Biblio-