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vembre 1835[1], reprocher à George Sand que « dans sa fraternelle épître, qu’il avait trouvée sur sa table au retour d’une longue excursion dans les montagnes, elle semblait rétracter la promesse qu’elle lui avait faite de venir bientôt les rejoindre en Suisse »… Il pouvait aussi lui dire : « Combien j’aimerais pourtant vous attirer, vous, le plus capricieux et le plus fantasque des voyageurs, de ce côté du noir Jura… Mais que puis-je vous dire, pour ébranler votre curiosité à ce point qu’elle triomphe de votre paresse ? Il ne m’a pas été donné, dans mes courses alpestres, de pénétrer les trésors de la neige… La république musicale, déjà créée dans les élans de votre jeune imagination, n’est encore pour moi qu’un vœu… Votre mansarde est meublée et prête à vous recevoir et mon piano en nacre de perles, muet depuis près de trois mois, n’attend que vous pour faire retentir les montagnes d’alentour d’échos discordants »… Et en l’été de 1836, répondant à une phrase d’une lettre de George Sand, où elle disait qu’elle avait beau faire, elle ne serait pas libre avant les vacances, Liszt écrivait encore :

« Cher George,

« Par la même raison que nous avons attendu onze mois nous vous attendrons encore un mois de plus. »

Enfin, nous trouvons sur une feuille volante, dans l’un

  1. Les Lettres d’un Bachelier ès musique ont été imprimées entre 1835 et 1837 dans la Revue et Gazette musicale de Paris, et trois d’entre elles sont adressées à George Sand : la 1re « intitulée Lettre d’un voyageur (sic) à M. George Sand, fut imprimée dans la Revue et Gazette musicale de Paris, n° 49, p. 397 (1835) : la 2e, intitulée : Lettre d’un bachelier ès musique à un poète voyageur et datée de « Paris, janvier 1837 », fut imprimée dans le n° 7 de la 4° année (1837) de cette revue, p. 53. La 3e, simplement intitulée Lettre d’un bachelier ès musique, parut dans le n° 29 de cette même année, p. 239.