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dates, les noms et les initiales que donnait la Revue illustrée par des noms et des dates plus vraisemblables. Malheureusement la publication des Lettres de femme cessa tout à coup, et la fin de la correspondance n’a pas paru. De plus, même ce qui en fut publié, n’est pas complet. Ayant eu l’occasion de prendre connaissance de la correspondance entière et de copier les lettres qui manquent dans la Revue illustrée, nous sommes à même d’affirmer que ce sont là indubitablement les lettres de George Sand à Michel de Bourges. Elles se rapportent toutes au printemps et à l’été de 1837, c’est-à-dire à l’époque où, après deux ans d’intimité, l’amour de Michel avait déjà eu le temps de se refroidir. Ils se voyaient alors rarement. George Sand, qui avait passé la fin de l’hiver et le printemps à Nohant, se sentait presque abandonnée par Michel, qui était resté à Bourges. Profondément malheureuse, elle lui écrivait ces lettres désespérées, pleines de soupçons jaloux, de la nostalgie de l’amour expirant, toutes pénétrées du désir exalté d’éclaircir la vérité, de savoir ce qu’il en était. Ces lettres, écrites dans une langue admirable de force, de poésie, de douleur, doivent être sans contredit rangées parmi les plus belles pages sorties de la plume de George Sand. Elles contiennent, en outre, un si grand nombre de détails autobiographiques qu’elles sont en même temps de très importants documents pour l’histoire de notre écrivain, et l’on ne peut que regretter que les plus intéressantes, ou plutôt les plus curieuses d’entre elles, n’aient pas été livrées à la publicité. Nous n’analyserons ici ni celles qui ont paru dans la Revue illustrée, où chacun peut les lire, ni celles qui sont restées inédites, et le demeureront sans doute toujours. Nous nous bornerons à donner les