Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T2.djvu/447

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« juillet », sans autre date, et enfin une datée du 1er août ; ces lettres portent donc les mêmes dates que celles des lettres imprimées, mais antérieures d’un mois, et ce n’est pas là une erreur : les lettres imprimées dans la Correspondance ont réellement été écrites un mois plus tard, mois passé en majeure partie à Fontainebleau, toutefois d’abord sans Maurice. La preuve en est que plusieurs des lettres inédites, datées de juillet, sont justement adressées à Maurice, au château d’Ars, près de la Châtre, où, en l’absence de sa mère, il demeurait chez Gustave Papet, et elle lui dit entre autres qu’elle l’ « attendra à Fontainebleau ». Dans d’autres lettres inédites, adressées à Girerd, elle dit que « Michel a l’intention de se faire élire député du Cher», et que, d’après les nouvelles qu’elle a reçues, il se propose de venir à La Châtre, tandis que les lettres imprimées datées de la fin d’août nous apprennent que Girerd et Michel sont déjà élus. George Sand s’était donc établie à Fontainebleau à la fin du mois de juillet. Il paraît que Mallefille s’y trouvait également à cette époque, car pendant que George Sand soignait sa mère mourante, il se passa ce qui suit : on annonça à Mme Sand que Dudevant est à La Châtre et qu’il a l’air de vouloir enlever Maurice. « Alors — dit George Sand, dans sa lettre à Duteil — je fais atteler en poste mon cabriolet, que j’avais amené à Fontainebleau et j’envoie Mallefille chercher mon fils. Dudevant ne paraît pas en Berry. C’était une fausse alerte, une menace en l’air. Je me rassure[1]. »

En effet, Mallefille ramena heureusement et sans obstacle, Maurice près de sa mère, à Fontainebleau, où ils demeurèrent quelque temps dans une petite auberge perdue

  1. Correspondance, t. II, p. 89.