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maison. En tout cas, nous voyons que, depuis l’été de 1838, George Sand lui parle en détail dans ses lettres de sa vie et de tous les membres de sa famille. Elle lui annonce le départ de Maurice et de Mallefille pour le Havre, lui parle de ses visites chez Mme Marliani, de son amitié pour Lamennais, etc., etc.

Au printemps de cette même année séjourna aussi à Nohant le peintre Charpentier qui, comme nous le voyons par les lettres inédites, exécuta le portrait de George Sand et de ses enfants. Ainsi par exemple, nous lisons dans une lettre à Mme Marliani datée du 20 mai 1838 :

« Chère et bonne !

« Je suis malade à mourir d’un rhume mal guéri à Paris qui m’a repris ici avec une fureur remarquable. J’ai la fièvre et je suis sur les dents… Ce que j’aime est malade aussi en masse dans ce moment, Maurice n’est pas bien, le temps humide ramène tous ses maux, Solange souffre toujours de la tête ; Mallefille a aussi la migraine obstinément. Le pauvre Charpentier par-dessus le marché est très souffrant. Il travaille néanmoins comme un cheval… »


Il semble qu’au printemps et en l’été de cette année George Sand alla fréquemment à Paris et qu’en automne elle y passa quelque temps dans un isolement complet, cachant son séjour à tout le monde. Elle était logée dans une mansarde de la rue Laffitte, au numéro 38, sous le nom de Madame Dupin et ne recevait ses amis que le soir dans le logement de Mme Marliani, 7, rue Grange-Batelière, « travaillant comme un forçat à un nouveau roman[1] » (qui fut

  1. Comme elle le dit dans la lettre inédite à Pierre Leroux.