Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T2.djvu/83

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l’a insérée littéralement dans son ouvrage. Comme il rapporte de la manière la plus exacte (die zuverlæssigste Kunde giebt) cette communication restée secrète jusque-là, en reproduisant les paroles mêmes de celui qui avait été en jeu dans l’affaire, je me fais ici un devoir de reproduire aussi littéralement cette communication. Je me bornerai à faire remarquer que ma traduction est tout à fait exacte, en reconnaissant cependant que j’ai changé les pseudonymes (c’est-à-dire les noms des héros du roman) en leurs vrais noms… »

Après quelques mots sur la beauté physique et la pauvreté d’esprit du docteur Pagello, Lindau met ensuite dans la bouche d’Alfred de Musset lui-même, le fameux récit d’Édouard de Falconey, sur la scène de trahison. Nous ne nous arrêterons pas ici à réfuter les inexactitudes relatives aux faits rapportée par Lindau, et nous ne dirons pas encore comment et quand George Sand a écrit son roman, comment a agi Paul de Musset, comment George Sand lui a répondu dans sa préface de Jean de la Roche, et comment elle et ses amis ont non seulement « osé » faire une tentative de mettre en doute la véracité de la calomnie de Paul de Musset, mais ont pris toutes les mesures pour imprimer la correspondance authentique de Musset et de George Sand, qui suffit à réfuter toutes ces fables[1]. Le lecteur trouvera tout cela un peu plus loin, lorsqu’il sera question

  1. Note de 1895. — C’est dans ce but que George Sand écrivit à Sainte-Beuve les lettres du 20 janvier et du 6 février 1861, dont nous avons déjà plusieurs fois fait mention, et dont nous aurons encore à parler en détail. Dans la lettre du 6 février, George Sand proteste surtout « contre trois horribles choses », et en premier lieu contre l’accusation « d’avoir donné le spectacle d’un nouvel amour aux yeux d’un mourant ». La lettre sera bientôt publiée.
    Note de 1898. Depuis 1895, les lettres à Musset ont été publiées par M. Aucante, de même que les deux lettres à Sainte-Beuve, d’abord dans le livre du vicomte de Spoelberch, puis dans le volume de Lévy.