Page:Karl Rensch, Dictionnaire wallisien-français (1984) OCR 1.djvu/6

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Le premier dictionnaire de la langue wallisienne fut compilé par le père Bataillon. Il en avait fini le premier jet en 1840 à peine trois ans après son arrivée à Wallis. Mais pas satisfait de ses résultats, il attendit jusqu’à 1851 avant de considérer son manuscrit prêt pour la publication. Mais très rapidement il dut succomber à d'autres doutes. Le manuscrit original, actuellement dans les archives des pères maristes à Rome, contient une note de la main de Bataillon disant ceci : « Révisé en novembre 1871 et reconnu assez correct, mais pas très complet ».

Le père Bataillon mourut sur Wallis en 1877 et le dictionnaire resta non-publié. Le manuscrit original fut copié de façon répétée par des générations successives de missionnaires qui furent envoyés à Wallis. Ce n'est qu'en 1932, environ cent ans après que le premier jet du manuscrit ait été écrit, que le père O'Reilly publia le travail de Bataillon.

Le dictionnaire de Bataillon est une des sources principales de notre dictionnaire. Toutes les occurrences ont été vérifiées avec l'aide des wallisiens. Les mots précédés d'un astérisque sont maintenant archaïques. La définition de Bataillon a été conservée pour les mots dont le sens reste essentiellement le même.

Une source supplémentaire datant du siècle dernier a été utilisée. Il s'agit d'un glossaire wallisien-français publié par C. Fabre, un docteur posté sur le navire de guerre français « le Rhin » qui visita Wallis en 1845. Fabre rapporte qu'il a réuni toutes ses informations pendant que le navire était ancré à Wallis. D'après les archives, cela a du se passer entre le 18 juin et le 4 juillet 1845. Il ajouta des mots supplémentaires à sa collection lors de son retour en Nouvelle-Calédonie où un certain père Viard, coadjuteur de Mgr Pompallier, lui donna un dictionnaire wallisien. Mgr Pompallier était le chef des Maristes dans le Pacifique et avait sa résidence en Nouvelle-Zélande. Il est tout à fait possible que le dictionnaire auquel Fabre fait référence soit une copie des premiers jets de Bataillon qu'il avait lui-même envoyé en Nouvelle-Zélande. Il vaut la peine de souligner que le glossaire de Fabre qui fut publié dans la Revue Coloniale, vol XII 1847, p 275-321, ne contient pas d'autres mots que ceux qui peuvent être trouvés dans le manuscrit de Bataillon. La différence dans la présentation des définitions et le choix des expressions laissent à