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duit sa première œuvre connue en 1813, l’Imitation de Spenser[1] et son dernier Sonnet[2] en 1820. Le proverbe latin est parfois véridique : les dieux païens qu’il avait tant aimés, le lui rendirent et le rappelèrent auprès d’eux avec une hâte qui semble plutôt la caractéristique du xixe siècle, dans lequel vécut leur chantre que l’apanage des époques reculées où ils régissaient l’univers. Entre 18 et 25 ans, la qualité des sensations ne se modifie guère, à moins d’une maladie ; et celle qui étreignit l’infortuné l’emporta si rapidement qu’elle lui laissa à peine le temps décrire quelques pièces, parmi lesquelles trois ou quatre Sonnets, au plus, sont remarquables.

John Keats, né le 29 ou le 31 octobre 1795 à Moorfields, Finsbury Pavement, au cœur de Londres, est mort le 23 février 1821 à Rome, Piazza di Spagna. Aucun fait mémorable entre ces deux dates ! Aucun du moins qui aurait pu exercer une influence quelconque sur son esprit ou changer le cours de ses idées !

On chercherait vainement à retrouver, chez ses parents, l’origine d’une disposition artistique : il connut à peine son père qui tenait une remise de voitures en location et mourut jeune ; sa mère intelligente et très ardente pour le plaisir, se remaria

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