Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/154

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Modulant à jamais des chants qui ne vieillissent jamais ;
Plus heureux amour, plus heureux, heureux amour !
Que l’on peut goûter sans cesse, à jamais chaud,
À jamais haletant, à jamais jeune ;
Soupirant bien au-dessus de toute passion humaine,
Qui laisse le cœur repu et plein d’amertume,
Le front brûlant et la langue desséchée.

iv

Quels sont ces gens allant au sacrifice ?
Vers quel autel verdoyant, ô prêtre mystérieux,
Conduis-tu cette génisse qui mugit aux cieux,
Ses flancs soyeux tout parés de guirlandes ?
Quelle petite ville sur une rivière ou sur le bord de la mer
Ou bâtie sur une montagne avec une paisible citadelle,
Est vide de cette foule en cette pieuse matinée ?
Et toi, petite ville, tes rues à jamais
Demeureront silencieuses ; et pas une âme, pour dire
Pourquoi tu es déserte, ne peut revenir jamais.

v

Ô chef-d’œuvre Attique ! contours si purs qu’étroitement
Enserrent une race d’hommes et de vierges de marbre,