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ISABELLE
OU LE POT DE BASILIC

CONTE D’APRÈS BOCCACE

I

Gracieuse Isabelle, pauvre innocente Isabelle !
Lorenzo, un jeune pèlerin sous l’œil de l’Amour !
Ils ne pouvaient habiter la même demeure
Sans émotion au cœur, sans souffrance ;
Ils ne pouvaient s’asseoir aux repas sans éprouver
Quelle douceur pour l’un était la présence de l’autre ;
Ils ne pouvaient, à coup sûr, dormir sous le même toit
Sans rêver l’un à l’autre et pleurer chaque nuit.

II

Chaque matin leur amour devenait plus tendre,
et chaque soir plus profond et plus tendre encore ;
Lui ne pouvait, à la maison, au champ, au jardin, rien témoigner,