Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/108

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gé de toute affection terrestre.

Vous jouirez d’une entiere liberté d’esprit, si vous ne vous proposez que de plaire à Dieu, & de servir le prochain.

Vous pourriez apprendre de toutes les creatures à bien vivre, si vous aviez une parfaite droiture de cœur.

Il n’y a point dans le monde de creature si abjecte, qui ne fasse voir la bonté du Createur, & qui n’en soit une image.

Si l’œil de vôtre ame étoit bien net, vous verriez clairement les choses telles qu’elles sont.

Un cœur pur ne trouve rien, ni de si sublime dans le Ciel, ni de si profond dans l’enfer, qu’il ne penetre.

On juge pour l’ordinaire des choses exterieures, selon la disposition & le penchant de la volonté.

S’il y a quelque joye solide ici bas c’est dans un cœur pur ; & s’il y a quelque véritable tristesse, c’est dans une mauvaise conscience.

Comme le fer perd sa roüille, & devient tout étincelant dans le feu : ainsi l’homme attaché à Dieu, se défait de la tiédeur, & devient un homme nouveau.

Dès qu’on le relâche tant soit peu, on commence à craindre & à fuir les moindres peines, & on