Car de tout tems on a vû cette alternative de paix & de guerre, même dans les Saints & dans les anciens Prophétes.
De-là vient qu’un d’eux se sentant rempli de consolation, osoit se promettre que jamais il ne seroit ébranlé[1].
Mais étant tombé tout à coup dans une grande secheresse, il déclare quelle étoit la peine, en disant : Seigneur, vous avez détourné les yeux de dessus moi, & incontinent j’ai été troublé[2].
Il ne perd pourtant pas courage ; mais redoublant sa ferveur : Mon Dieu, dit-il, je crierai vers vous, ne cesserai d’implorer votre misericorde[3].
Enfin plein de joye de ce que Dieu a exaucé la priere, il s’écrie : Le Seigneur m’a écouté, en a eu pitié de moi : il s’est fait mon Protecteur[4].
Mais quelle est la grace que Dieu lui a faite, il l’exprime par ces paroles : Vous avez changé ma tristesse en joye, & m’avez rempli d’allegresse[5].
Si Dieu en use de cette sorte avec les Saints, nous ne devons pas nous décourager nous autres, qui étant sujets à mille foiblesses, nous nous trouvons tantôt fervens, & tantôt tiédes.
Car l’esprit Consolateur vient, &