Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/155

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siécles, vous & vôtre Fils unique, & le Saint Esprit consolateur.

O mon Seigneur, ô mon Dieu qui m’aimez jusques à l’excés, quand il vous plaira de me visiter, toutes les puissances de mon ame en tressailliront de joye. Vous êtes ma gloire, vous êtes la joye de mon cœur, vous êtes mon esperance & mon réfuge dans le tems de l’affliction.

O que j’ai besoin d’être soûtenu & fortifié de vôtre grace ! car je sens bien que je n’ai guéres de vertu, & que l’amour que j’ai pour vous est encore foible.

Visitez moi donc souvent, & apprenez-moi à mener une vie sainte.

Moderez la violence de mes passions : guérissez mon ame de ses affections vicieuses, afin que tout étant sain & parfaitement net dans mon interieur, je n’aye rien qui m’empêche de vous aimer ; que je sois toûjours constant dans l’adversité, toûjours ferme dans votre service.

C’est quelque chose de grand que l’amour ; c’est un bien inestimable. Ce qui de soi est pesant, il le rend leger ; & dans la vicissitude des choses du monde, il demeure toûjours égal.

Il n’y a rien de fâcheux ni de penible pour lui, & il convertit en douceurs les plus grandes amertumes.