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CHAPITRE XX.
Qu’il faut reconnoître ses foiblesses ; & qu’il y a beaucoup à souffrir en cette vie.
Le Disciple.

JE reconnois mes iniquitez, & je m’en accuse, Seigneur, devant vous ; je confesse que je suis si foible, que la moindre chose me trouble, & me décourage.

Je me propose assez de bien faire : mais une legere tentation renverse tous mes bons desseins.

Souvent un rien est la matiere d’une griéve tentation.

Lors même que je me crois en assûrance, je me trouve tout à coup presque vaincu, & il ne faut qu’un petit souffle pour m’abbattre.

Considerez donc, Seigneur, mon infirmité qui ne peut vous être inconnuë.

Ayez pitié de moi : Ne permettez pas que j’enfonce davantage dans la bouë ; donnez-moi la main pour m’en retirer : ne me laissez pas toûjours dans le peril.

Ce qui m’afflige, & me donne de la confusion, c’est de me voir à tout moment sur le point de tomber, & toûjours trop foible pour reprimer mes passions.

Car encore que na foiblesse n’aille pas jusqu’à consentir au peché, il m’est toutefois bien facheux d’avoir