Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/218

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trouver ; que je goûte votre douceur, que j’aime võtre bonté par dessus toutes choses, & qu’enfin je sçache juger des choses creées, selon qu’elles sont, & que vous en jugez vous même.

Faites que j’évite avec soin ceux qui me flattent, & que je supporte avec patience ceux qui me maltraitent.

Car c’est être vraiment sage, que de ne se point troubler, quelque chose que le monde puisse dire ; de ne point prêter l’oreille aux flatteries de ces sirennes qui enchantent ceux qui les écoutent. De cette sorte on peut marcher sûrement & sans se lasser, dans la voye du Ciel.


CHAPITRE XXVIII.
Qu’il ne faut point craindre la médisance.
Le Maître.

Mon fils, si l’on a mauvaise opinion de vous, & qu’on vous dise des choses facheuses, souffrez tout cela sans vous émouvoir.

Car il faut que vous ayez pour vous-même moins d’estime que personne, & que vous croyez fermement qu’il n’y a point d’homme sur la terre plus foible que vous.

Si vous êres vraiment interieur, vous mépriserez des paroles, qui ne sont pas plûtôt dites, qu’elles se perdent en l’air.

Il est de la discretion de se taire,