Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tant que vous differerez à me faire cette grace, ma joye sera imparfaite.

Hélas ! le vieil-homme vit encore en moi, il n’est pas entierement crucifié, il n’est pas tout à fait mort.

Je le sens encore former des desseins contre l’esprit, allumer au dedans de moi le feu de la guerre, & jetter le trouble dans toute mon ame.

Mais vous, Seigneur, qui dominez sur la mer, & qui en calmez les flots, levez-vous & venez à mon secours[1].

Dissipez les peuples qui aiment la guerre[2] ; détruisez-les par vôtre puissance.

Renouvellez vos anciens miracles ; faites paroître la force de vôtre bras[3]. Car vous êtes toute mon esperance, & mon unique refuge, Ô mon Seigneur, & mon Dieu.


CHAPITRE XXXV.
Qu’on est toujours exposé à la tentation en cette vie.
Le Maistre.

Mon fils, vous n’êtes jamais exempt de danger en cette vie : tant que vous vivrez, vous aurez besoin d’armes spirituelles.

Vous êtes environné d’ennemis qui vous attaquent à droit & à gauche.

Si donc vous ne vous servez de la patience comme d’un bouclier, pour

  1. Psal. 88. 10.
  2. Psal. 43. 26.
  3. Psal. 67. 31.