Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/285

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lâche de vos serviteurs, d’une maniere qui passe les forces hunaines.

Car je suis bien convaincu que vos douceurs sont toutes autre que celles qu’on trouve dans les conversations du monde.

Qu’ai-je fait, Seigneur, pour m’attirer des consolations du Ciel ?

Je reconnois, à ma confusion, que je n’ai rien fait de bien, que j’ai toûjours eû beaucoup de penchant pour le vice, & peu de ferveur pour l’amandement de ma vie.

Je le reconnois, & il est vrai ; & si je disois le contraire, vous me dementiriez, sans que personne osât me défendre.

A quoi donc me devez-vous condamner qu’au feu de l’Enfer, qu’à une éternité de supplices ?

J’avoue que je suis digne de tout mépris, & indigne d’être nommé votre serviteur. Mais quelque fâcheux que me puisse être ce reproche, je ne nierai point la vérité : je confesserai mes crimes, & je m’en accuserai le premier, pour en obtenir plus facilement de vôtre misericorde une abolition entiere.

Que dirai-je dans le trouble & la confusion, que me cause le souvenir de mes infidelitez ?

Je ne puis dire autre chose, sinon : j’ai peché, Seigneur, j’ai peché : faites-moi misericorde :