Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que suis je sans elle qu’un tronc sec, qui n’est bon qu’à jetter au feu ?

Faites donc, Seigneur, que vôtre grace me prévienne, & qu’elle me suive toûjours, & qu’elle me rende attentif à toutes les occasions de pratiquer les bonnes œuvres. Je vous en conjure par les mérites de Jesus-Christ, vôtre Fils unique.Ainsi soit-il[1].


CHAPITRE LVI.
De l’abnégation de soi-même, & de l’imitation de Jesus crucifié.
Le Maistre.

MOn fils, plus vous vous haïrez vous-même, plus vous aurez d’union avec moi.

Car comme on n’obtient la paix interieure, qu’en méprisant les biens exterieurs : ainsi l’on ne peut s’attacher à Dieu, qu’en se détachant de soi-même.

Je veux que vous appreniez à vous remettre de tout à ma volonté, sans opposition & sans murmure.

Suivez-moi ; car je suis la Voye, la Verité & la vie[2].

On ne peut marcher où il n’y a point de voye ; on n’est assuré de rien où il n’y a point de verité ; on ne sçauroit vivre où il n’y a point de vie.

Je suis la Voye que vous devez prendre, la Verité que vous devez

  1. Orat. Domin. 14. post. Pentec.
  2. Matt. 9. 9. ; Joan. 14. 6.