Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/302

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Le Disciple.

O mon Jesus, puisque toute vôtre vie s’est passée dans le travail, dans l’humiliation, & dans l’opprobre, faites qu’à votre imitation, je m’estime heureux d’être méprisé de tout le monde.

Car le serviteur ne doit être plus consideré que son Seigneur, ni le disciple plus que son Maître[1].

Instruisez votre serviteur & à méditer, & à imiter tout ensemble vos œuvres saintes : car c’est dans cet exercice que je dois trouver mon salut & ma perfection.

Tout entretien, toute lecture, qui ne regarde point vôtre vie, ne sçauroient me satisfaire.

Le Maistre.

Mon fils, puisque vous sçavez, & que vous avez lû cout cela, vous serez heureux, si vous le mettez en pratique.

Celui qui sçait, & qui execute mes volontez, c’est celui qui m’aime, & je l’aimerai reciproquement ; je me ferai connoître à lui ; je le ferai asseoir avec moi dans Royaume de mon Pere[2].

Le Disciple.

O mon Sauyeur, daignez accomplir ce que vous me promettez, & rendez moi digne de cette grace.

J’ai reçû la Croix que vous m’avez présentée, je l’ai reçuë de vôtre

  1. Matt. 23. 24. ; Joan. 13. 16.
  2. Joan. 14. 21. ; Apoc. 3. 21.